La végétalisation des bâtiments a pris plusieurs décennies avant de constituer une somme de techniques dotées d’expérience, d’un cadre réglementaire, et de compétences professionnelles fortes. Cela a abouti en France à un développement important pour ce qui est des toitures végétalisées (plus d’un million de m² installés chaque année), et encore très limité en façades (moins de 10 000 m² annuels pour ce qui est des bardages rapportés végétalisés). Depuis les années 2000, les acteurs des professions concernées se sont regroupés au sein d’une association, l’Adivet, qui a fortement contribué à la crédibilisation de techniques initialement inconnues.

Sous le terme de green infrastructure (ou Bauwerksbegrünung en allemand), on entend désormais à l’étranger l’ensemble des solutions qui permettent de végétaliser les façades, les toitures (avec objectif écologique, esthétique, ou alimentaire) et même les volumes intérieurs des bâtiments (végétalisation d’intérieur). Les associations EFB pour l’Europe, et WGIN à l’international militent pour une plus grande prise en compte des possibilités de végétalisation au niveau des citoyens comme des collectivités territoriales, des Etats, sans oublier la Commission européenne ou l’ONU.

Exemples

Techniques

Végétalisation spontanée

Ce sont les végétalisations extensives qui ont été à l’origine du renouveau de la « terrasse-jardin » en Europe à partir des années 1980. Mais la matrice de ces solutions se trouve dans la nature, avec ce que l’on appelle les végétalisations spontanées (sous-entendu « de constructions »).

La nature présente d’innombrables cas de végétalisation spontanée de bâtiments ou de constructions diverses, sous toutes les latitudes. En climat tempéré, on observe facilement la colonisation des toitures plates couvertes de gravillons par… les mousses et les Sedum. Des cortèges floristiques plus riches sont aussi observables lorsque le biotope s’y prête. On peut y rencontrer différentes espèces xérophiles, tant de graminées, plantes vivaces ou succulentes (Sempervivum, Echeverria…)

Ces colonisations sont autant d’exemples précieux pour une utilisation raisonnée de taxons dans des systèmes de végétalisation destinés aux bâtiments, qu’il s’agisse de leur adaptation à des substrats naturels de très faible épaisseur ou à des climats et expositions spécifiques.

Les murs ne sont pas non plus exempts de colonisations végétales, qu’il s’agisse, là aussi de mousses seules, de Sedum associés à des plantes vivaces, des fougères (Polypodium vulgare, Asplenium trichomanes…)

 

Toitures végétalisées

Les toitures végétalisées regroupent aujourd’hui trois formes différentes : intensives, extensives et semi-intensives. En France, les toitures intensives ressortissent de la NF DTU 43.1 (Travaux d’étanchéité des toitures terrasses avec éléments porteurs en maçonnerie),et les deux dernières sont encadrées par les « Règles professionnelles pour les Toitures et Terrasses végétalisées » (téléchargeables sur le site de l’association Adivet).

Végétalisations intensives

Les végétalisations dites intensives de toiture correspondent à ce que l’on a longtemps appelé les terrasses-jardin. Installées sur de fortes épaisseurs de terre végétale ou de mélange terreux (0,30 à 1,00 m de terre), elles permettent, quand on s’en donne les moyens, de réaliser de véritables « jardins sur toit », comme le montre l’exemple du Jardin Atlantique au-dessus de la gare Montparnasse à Paris, avec des arbres dont le développement n’a rien à envier à ceux plantés dans les avenues. Elles génèrent cependant deux contraintes majeures, celle des surcharges permanentes induites (600 kg à 2,0 T/m² ), et celle de la maintenance, liée aux conditions d’accès d’engins (tondeuses) et au volume de déchets à évacuer.

[Espace commercial, Porto, Portugal] photo F. Lassalle
[Espace commercial, Porto, Portugal] photo F. Lassalle

Végétalisations extensives

Les végétalisations dites « extensives » de toiture, qui ont été conceptualisées en Allemagne dans les années 80, se sont développées en totale opposition aux terrasses-jardin : surcharges permanentes réduites (80 à 200 kg/m² en général), entretien limité au maximum. La résultante de ces 2 choix de départ est la palette végétale très limitée (issue à l’origine des observations de végétalisations spontanées), qui n’offre que peu de variations esthétiques, et se trouve souvent ramenée (pour des raisons principalement économiques), à un tapis de Sedum. Il est cependant admis que près de 200 taxons différents sont exploitables en végétalisation extensive. Le critère-clé pour définir ces solutions est l’absence d’irrigation, ou du moins une irrigation très limitée lorsqu’il s’agit des régions sèches.

[Manoir d’Argueil, France] photo Sopranature
[Manoir d’Argueil, France] photo Sopranature

Végétalisation semi-intensives

Les végétalisations dites « semi-intensives » de toiture ambitionnent d’être l’intermédiaire optimal entre les végétalisations extensives et intensives : surcharges permanentes moyennes (entre 150 et 350 kg.m²), entretien plus important qu’en extensif, mais plus rare qu’en intensif, avec comme corollaire une gamme variétale bien plus riche qu’en extensif. On y trouve ainsi des gazons (le vert permanent !) à croissance lente, une large gamme de plantes vivaces et d’arbustes ligneux. L’éventualité d’y adjoindre des arbres nécessite toutefois une conception adaptée de la structure (fosses ou blocs en surélévation, induisant des surcharges bien plus conséquentes (~ 1 T/m² minimum).

[Corneilla del Vercol, France) photo Sopranature
[Corneilla del Vercol, France) photo Sopranature
façade végétalisée

Façades végétalisées

La végétalisation des façades recouvre un ensemble de techniques différentes :

  • Plantes grimpantes installées directement sur le mur porteur ou via des treillages adaptés.
  • Solutions modulaires irriguées, installées sur une ossature fixée à la structure porteuse. On les appelle BRV, pour Bardage Rapporté Végétalisé.
  • Concept de culture hydroponique sur feutre, mis au point par Patrick Blanc et diffusé dans le monde entier.
  • Etude : FLAX guide les maîtres d’Ouvrage vers le meilleur choix technique, en rapport avec les contraintes budgétaires et esthétiques du projet, établit le cahier des charges de l’ouvrage et propose des applicateurs professionnels.
  • Expertise : FLAX établit le diagnostic de façades végétalisées défaillantes et les préconisations de remise en état.
Croquis-type d’un système de bardage rapporté végétalisé
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